Mercredi, nous sommes partis à la rencontre des éléphants,
un moment magique et inoubliable ! Dans cet article, je souhaite vous
donner mes conseils pour une excursion comme celle-là mais surtout vous
sensibiliser sur la condition des éléphants en Thaïlande et dans de nombreux
pays d’ASIE, qui me tient particulièrement à cœur.
Bien que sacrés dans la religion bouddhiste, les éléphants
sont une source de revenu non négligeable pour les Thaïlandais qui en font un
véritable business au travers des nombreuses activités pour touristes
proposées : balades à dos d’éléphants, partie de football et même
démonstration de peinture, de quoi faire sourire et ravir les touristes.
Ce que l’on ne sait pas en revanche ou que
l’on fait semblant d’ignorer, c’est le dressage qu’il a fallu imposer à
l’éléphant avant de parvenir à un tel résultat. Derrière le dressage se cache le plus souvent une dure réalité: de la maltraitance. Bien évidemment elle se fait
dans l’ombre la plupart du temps, mais pas besoin d’aller au fin fond des
campagnes reculées pour s’en apercevoir. Soyons attentifs un instant, et
regardons de plus près les éléphants qui nous entourent lors des activités
proposées. N’avez-vous jamais remarqué l’espèce de pic à glace tenu par le
mahout qui dirige l’éléphant ? Ce « bâton » au bout duquel se
trouve une pointe en fer n'est autre qu'un instrument de torture visant à piquer l’éléphant à des
endroits stratégiques pour le rendre malléable.
Alors, certains me diront,
sans doute pour se déculpabiliser, que les éléphants ont la peau dure et qu’ils
ne sentent pas grand-chose, pourtant l’éléphant saigne bien, et ça c’est déjà
de la maltraitance.
Néanmoins ce qui va suivre vous donnera une réelle idée de l’insoutenable
torture qui leur ait infligée et de l’urgence qu’il y a si l’on veut préserver
cette espèce.
/!\ âmes sensibles s’abtenir :
Vous l’aurez compris, j’ai profondément été touchée par la
condition des éléphants en Asie, et vous le deviendrez peut-être après la
lecture de cet article. Il est vrai que je suis déjà sensible avec les animaux
en général, sans doute mon petit côté Brigitte Bardot, mais là, l’horreur face à
laquelle nous nous trouvons atteint des sommets. Cela a provoqué quelque
chose en moi et m’a donné envie de faire quelque chose pour eux à ma petite échelle.
Malheureusement le mieux que j’aurais pu faire était de me porter volontaire
dans un refuge durant une semaine mais notre périple en Thailande étant déjà
organisé, je n’ai pu malheureusement chambouler le programme.
Toutefois, l’idée de se rendre
dans un refuge pour une journée ne m’ayant pas quitté, j’ai fait pas mal de recherches
sur les refuges.
J’avais lu sur plusieurs blogs pas mal de choses positives sur
un en particulier : le Elephant nature park, où des bloggeuses y racontaient
leur semaine de volontariat là-bas et en disaient que du bien. L’une d’entre
elle étant animalière, cela m’avait particulièrement mis en confiance.
Malheureusement, lorsque nous avons voulu réserver, il n’y avait plus de place,
de plus les tarifs étaient relativement élevés : 6000 bahts (soit 150€) ce
qui n’est vraiment pas donné lorsqu’on voit d’autres refuges qui proposent la
même chose pour 2400 bahts (60€). Néanmoins, Elephant nature park justifie ce
tarif en expliquant que le rachat des éléphants maltraités est très onéreux, ce
qui parait plutôt cohérent.
S’en est suivi donc une bonne heure de recherche pour
trouver un autre refuge digne de ce nom. Nous avons lu pas mal d’avis, nous nous
sommes concentrés sur les négatifs qui selon nous seraient ceux qui reflèteraient
au mieux la condition des animaux. Nous avons passés au crible pas mal de
refuges et le constat fut déroutant. En effet tous les refuges que nous avons trouvés
proposaient une formule sur une journée comprenant le plus souvent, de les
nourrir, se balader avec eux dans la jungle ou de les monter durant la balade
et de terminer par un bain de boue en leur compagnie. Bref une formule complète
pour le plus grand plaisir des touristes. Je ne m’attendais pas à ça, je
pensais naïvement qu’un refuge était un endroit dans lesquels les animaux
vivaient en semi-liberté et que l’on pouvait observer de près et approcher
contrairement à un zoo et non pas à une énième attraction pour touriste. Désormais
l’attraction phare la plus rentable semblent être les « refuges »,
« camps » ou autres « sanctuaires » pour éléphants, qui ne
sont autre qu’un gros business pour les thailandais, l’ayant très bien compris
puisque le nombre de « refuge » ne cessent de s’accroitre, si bien que l’on
ne sait même plus où donner de la tête quand il s’agit d’en choisir un.
Le plus affligeant dans tout ça, c’est que beaucoup
s’indignent de voir des pics dans les mains des mahouts, ce qui laisse donc présager
que les éléphants ne sont pas mieux traités que dans leur ancienne vie. Parfois
même, les éléphants ont été frappés parce qu’ils ne voulaient pas faire une des
activités du programme à la grande stupeur des touristes qui se sont indignés
et ont demandé que cela cesse immédiatement. La plupart de ces centres ne sont
donc qu’une mascarade, qui se revendiquent « refuges » et au travers
desquels on vous sensibilise en vous proposant d’approcher au plus près des
éléphants recueillis après des années de maltraitance pour une soi-disante
meilleure vie. Et le pire dans tout ça, c’est que nous, touristes, pensons
faire une bonne action en participant à cette journée, tout étant bien rôdé
pour nous faire croire que l’argent ira pour les besoins des éléphants…
Par curiosité, j’ai souhaité lire les commentaires négatifs
sur le refuge « elephant nature park », et je ne vous cache pas que
j’ai là encore été une nouvelle fois déçue… En effet, les avis expliquaient
qu’en plus d’arriver par tranche d’une vingtaine de touristes, pour un refuge
qui se disait « maison de retraite » pour les éléphants, ils étaient
étonnés de voir que l’on continuait de les dresser pour qu’ils réalisent les
activités décrit par le programme. Après donc des dizaines d’années de services
aux humains, ils sont donc toujours contraints d’obéir et d’exécuter les ordres
de leur mahout, sans maltraitance peut être, mais tout de même contraints. L’un
des commentaires disait d’ailleurs très justement « dans ce refuge ils
sont juste dressés à la carotte plutôt qu’au bâton ». C’est là que j’ai
vraiment réalisé que je n’arriverais pas à trouver des refuges où les éléphants
vivent en semi-liberté, sans contraintes et à leur rythme de vie.
Ce fut donc un véritable casse-tête pour moi, de trouver un refuge
digne de ce nom. Cela, prend énormément de temps de savoir si un refuge
respecte les animaux, car bien entendu il y a 95% d’avis positifs pour
seulement 5% de négatifs, mais il était hors de question pour nous de nous rendre
dans un refuge en sachant que les animaux n’y étaient pas respectés.
Notre choix s’est finalement arrêté sur le Doi Inthanon
Sanctuary conseillé par un thailandais que nous avons rencontrés dans les rues
de Chiang Mai et qui semblait prêter de l’importance à la cause des éléphants.
Il nous a assurés que dans ce refuge ils étaient bien traités. Néanmoins, la journée
restait tout de même basée sur quelques activités que j’aurais préféré éviter si
j’avais pu trouver un refuge qui proposerait uniquement de les approcher. Au
moins, il n’y avait pas de balades à dos d’éléphant prévue, l’une de mes
conditions et c’était déjà ça !
Retour sur notre journée à la rencontre des éléphants...
Nous sommes arrivés au sanctuaire situé dans les montagnes
et tenu par une famille shan (ethnie de Birmanie) après 1h30 de route. Dès
notre arrivée, on nous a remercié de l’attention que nous portions à la cause
des éléphants avant de nous expliquer comment va se dérouler la journée. On
nous fournit un sac de nourriture à chacun, nous sommes au total 10 touristes.
Très vite, nous sommes accueillis par 5 éléphantes, dont 3 adultes et 2
éléphanteaux. Un des éléphanteaux se précipite vers moi pour piocher à l’aide
de sa trompe dans mon sac de nourriture composée de bambou, banane et autre
fruit. On passera un bon moment à les nourrir, les prendre en photos et poser à
leurs côtés. C’est fou ce qu’ils sont immenses! Le toucher de leur épaisse peau fripée est surprenant.
Et sur le dos, ils ont quelques poils durs parsemés, c’est vraiment très
étrange ! Leur agilité avec leur trompe nous a émerveillé, car du fait de
leur imposante carrure ils ne peuvent se baisser, leur trompe devient alors leur
meilleure alliée pour ramasser tout ce qu’ils trouvent à manger !! Le
premier moment que je redoutais un peu arrive: on demande à l’un des éléphants
de nous encercler avec sa trompe et de nous faire un « bisou ». L’éléphant
s’exécute tant bien que mal mais cela se passe à peu près sereinement, je
décide donc de jouer le jeu. Il ne faut cependant pas être dupe bien sûr,
l’éléphant n’y prend pas de plaisir mais il faut rentabiliser la journée des
touristes pour qu’ils continuent de venir et d’apporter de l’argent au refuge…
Par la suite, nous partons balader un peu avec eux et nous
sommes surpris de voir qu’ils sont capables de grimper des pentes boueuses et
relativement glissantes.
Dans l’après-midi, nous partons prendre un bain de boue avec les
éléphants. Et c’est dans une profonde mare et de la boue jusqu'aux genoux que nous y rejoindrons 3 éléphants
(2 adultes et 1 bébé) afin de les enduire de boue, bonne pour leur peau.
Mais les éléphants sont peu décidés à y rester et les
mahouts devront les forcer un peu. Je ne vous cache pas que ce moment m’a
fortement déplu si bien que j’ai finis par sortir de la marre. Bien qu’ils n’aient pas été maltraités,
j’étais un peu contre l’idée de forcer l’éléphant, surtout s’il en réprimande
l’envie. Enfin, c’est accompagné des éléphants que nous nous sommes rendus à la
rivière afin de les rincer et nous aussi par la même occasion ! Les
éléphants ont eu l’air d’apprécier la baignade, surtout le petit éléphanteau
qui jouait avec sa trompe. Mais là encore, l’éléphant a été contraint à nous
arroser avec sa trompe pour la petite attraction. Après ça, nous avons profité
d’un moment privilégier avec eux sans mahout, ce qui a été l’occasion pour moi
de me rapprocher, pour ne pas dire de m’approprier le petit éléphanteau qui
semblait fortement m’apprécier. Littéralement sous le charme et scotchée à lui
pour lui faire des câlins, il me reniflait avec sa trompe et semblait m’en faire
aussi !! J’étais complètement envoutée et ne pouvez plus m’en détacher, si
bien qu’un des touristes m’a demandé si je pouvais le prendre en photo avec
l’éléphanteau, seul moyen pour lui de l’approcher.
Ce moment privilégié avec les éléphants fut mon moment
préféré de la journée. Malheureusement toutes les bonnes choses ayant une fin, nous
avons été appelés à rentrer et c’est le cœur lourd mais des étoiles plein les
yeux que j’ai dû laisser mon petit chouchou qui a tenté de me suivre lorsque je
suis partie. Une journée magique et inoubliable !!!
Pour conclure, les éléphants m’ont paru être bien traités
dans ce refuge, après dire s’ils sont heureux c’est difficile à dire, je suis loin
d’être une experte en la matière mais ce centre me semble être convenable si
vous souhaitez passer une journée auprès d’éléphants. Le mieux reste, selon moi
de se porter volontaire, et si vous en avez l’occasion je vous dirige vers un
refuge que j’ai découvert sur internet et qui n’est pas une attraction
touristique pour le coup puisqu’on peut seulement y faire du volontariat, il
s’agit du « Bees elesanctuary ». Je vous invite vivement à consulter
leur page web, ce qu’elles font est super ! http://www.bees-elesanctuary.org/
Je vous laisse sur ces quelques photos que vous avez bien méritez!! :)
C'est une souffrance insoutenable pour ces éléphants qui n'ont rien demandé, que leur liberté !!! très bonne initiative de ta part, ils sont pourtant adorables... et surtout le petit avec toi... bisous à vs 2. maman.
RépondreSupprimerEncore une fois c'est l'homme qui se croit tout permis!
RépondreSupprimerBravo pour ton enquête qui a porté ses fruits puisque tu as pu trouver un refuge a peu prés correct et établir une relation privilégié avec cet éléphanteau, ton visage est rayonnant.
Bisous MF